Une formule qui se confirme, avec Dominique Cabrera invitée pour présenter Chronique d’une banlieue ordinaire (1992), Demain et encore demain (1997), Ca ne peut pas continuer comme ça ! (2012) ainsi que pour parler de son film en cours Grandir, terminé en 2013. Et toujours des premiers films français et étrangers : La plaine de Sodome de Yaël Pearlman, Imperium d’Ingrid Vido, Fleurs noirs de Baptuiste Bessette, Océano solido de Tomas Astudillo, Magiel d’Adrianna Dunin-Wasowicz, … et deux films présentés à l’Institut des Sciences Politiques d’ Aix en Provence, Liberté Chérie de Gaëlle Giffard et Toyong d’Aurélie Mandon.

PROGRAMMATION

OCEANO SOLIDO de Astudillo Tomas, 27’, 2012, La Guachimania

D’origine équatorienne, Tomas a suivi des études à l’INSAS en 2009 puis un master professionnel de Documentaire de Création à Lussas. Aujourd’hui, il vit et travaille en Equateur.

La fin d’une traversée, c’est le début d’une nouvelle vie pour le réalisateur d e ce documentaire. Il revient sur sa terre natale à bord d’un cargo où petit à petit il va rencontrer les marins qui l’habitent. La plupart sont philippins et quelque chose de l’esprit nous attire : peut-être parce que la cabine est trop petite et la mer trop vaste, les marins préfèrent le silence. Océano Solido est une réflexion lyrique qui navigue sur les profondeurs inexpugnables de l’océan humain.

BEYROUTH TRANSPORT d’Aïdan OBRIST, 60, 2011, Ana Films

Résumé / A côté de la disparition graduelle des transports publics au Liban, des personnages originaux nous font visiter leurs souvenirs. Une vieille dame, un compositeur, un chauffeur de taxi, un photographe, un cheminot… Ils vont, viennent, cherchent, se croisent… Tous semblent vivre dans un passé présent, baignés de rêves, de fantasmes, de regrets parfois…Leurs émois chaloupants laissent entrevoir l’identité complexe d’un pays qui se situe entre nostalgie et reconstruction. Un pays qui donne autant envie de rester pour toujours que de partir à jamais…

Bio / Aïdan Obrist travaille comme assistant et chef opérateur, il est diplômé d’expression artistique aux Beaux Arts de Toulouse.

MAGIEL d’Adrianna DUNIN-WASOWICZ Ksiazek, 16’, 2010, Studio-11 Iwo Ksiazek

Résumé / Histoire de petites entreprises moribondes en Pologne et de la fin d’une époque, ce film rassemble les souvenirs nostalgiques d’un propriétaire de presse à rouleaux. Une chose qui autrefois avait pu paraître viable et éternelle mais qui se révèle inutile dans la société nouvelle. La génération née après 1990 n’a probablement aucune idée de ce qu’est l’amidon.

Bio / Après des études de théâtre et de cinéma en France, Adrianna DUNIN-WASOWICZ suit une formation en cinéma documentaire en Roumanie organisé par la chaine Arte (Aristoteles Workshop). En 2009, elle est directrice de la photographie et monteuse de « Cautare/Quest » d’Ionut Piturescu qui a reçu le prix du court métrage de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2010.

TIERS-PAYSAGE de Naïs VAN LAER, 52’, 2011, Les Films de l’Arrosoir

Résumé / À travers le quotidien d’une famille Rom vivant dans un bidonville de Montpellier, Tiers-Paysage interroge le lieu des marges et ses habitants. Entre la ferraille, la mendicité, les allers-retours en Roumanie, les moments d’inquiétude et les moments de joie, trois générations de femmes cohabitent dans ces cabanes précaires et tissent le fil de leurs histoires alors que, derrière elles, les grues étendent l’emprise de la ville.

Bio / Naïs Van Laer est diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon. Elle travaille à la réalisation d’un film second documentaire, « Cendres », qui interroge la résistance des cultures marginales en Europe.

LA TABLE VERTE d’Aïsha Berrouba, 45’, 2012

Résumé / Ce film raconte l’histoire du premier objet que mon père ait acheté en 1963, pour recevoir ma mère et mon frère en France. Une table peinte en vert… La table verte symbolise le foyer, la famille réunie, déployée tout autour, la nourriture dessus, les pieds dessous, le monde extérieur alentour, loin… Comme elle ancra ma famille en France, elle ancre le film : l’histoire qui la borde ou la bouscule, les histoires de ma famille, la table verte les ranime, accompagne ma remontée du temps : la cité, le bidonville, l’arrivée en France. Jusqu’à l’Algérie.

Bio / Aïsha Berrouda apprend les techniques de la sculpture monumentale auprès de l’artiste Malik Ben Messaoud avec qui elle aiguise son regard sur le monde avant d’aborder le cinéma. S’en suivent plusieurs stages et master class qui outillent sa détermination à tourner. Après huit ans de maturation, de recherches sur l’écriture chorégraphique, le geste pictural, les jeux d’ombres et de lumière, elle réalise son premier documentaire La table verte.

DEM DIKK de Karine BIRGÉ, 52’, 2010, Centre Vidéo de Bruxelles

Résumé / En wolof « dem dikk » signifie aller retour. C’est aussi le nom des bus qui sillonnent Dakar. D’un groupe de jeunes Dakarois, pris entre petits boulots et débrouilles, se détache Pape Diop. Au fil des confrontations entre Pape et la réalisatrice venue d’Europe, l’inégalité tranchante apparaît et avec elle le ressac d’une politique migratoire basée sur l’exclusion.

Bio / Après une licence à l’université de Metz et une formation de comédienne au Conservatoire Royal de Liège, Karine BIRGÉ travaille principalement pour le théâtre.

LES FANTOMES DE L’ESCARLATE de Julie NGUYEN VAN QUI, 15’, 2012, Université Paris Diderot

Résumé / Portrait d’un lieu singulier, l’atelier de teinture de la Manufacture des Gobelins. Autour de la voix d’un conteur, les fantômes de grandes et petites histoires liées à ce lieu se réveillent, enveloppant dans les vapeurs les teinturiers imperturbables, gardiens d’un savoir-faire ancestral et de secrets.

Bio / Après des études en arts appliqués puis en anthropologie, Julie NGUYEN VAN QUI termine actuellement un master documentaire Ecritures des Mondes Contemporains à l’Université Paris Diderot.

IMPÉRIUM d’Ingrid VIDO, 26’, 2010, Ecole de cinéma Andrzej Wajda de Varsovie.

Résumé / Genia et Oksana sont deux jeunes Ukrainiennes, venues à Rzeszów, petite ville de l’Est de la Pologne, danser dans la revue d’un curieux hôtel bleu, l’Imperium. Avec d’autres jeunes danseuses de leur pays, au milieu des plumes et des paillettes colorées, elles dévoilent leurs charmes pour le plaisir d’un public souvent peu nombreux

Bio / Diplômée des Beaux-Arts, Ingrid Vido a suivi la formation à la réalisation de films documentaires à l’école d’Andrzej Wajda à Varsovie grâce à laquelle elle a pu réaliser son premier film, Imperium.

LIBERTÉ CHÉRIE de Gaëlle GIFFARD, 17’, 2012, Ateliers Varan

Résumé / À l’heure où l’abolition de la prostitution est évoquée par des politiques et certaines associations féministes, des représentants des prostitué(e)s militent pourtant pour faire reconnaître leurs droits. Morgane fait partie de ces militantes. C’est une jeune femme très active et indépendante, qui a fait le choix de devenir escort girl. C’est sa manière à elle de choisir une vie libre et sans contraintes. Depuis un an, elle est la secrétaire générale du Syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe. Liberté chérie nous permet d’explorer ce choix de vie et son engagement en faveur de ce travail pas comme les autres.

Bio / Après des études d’économie et diverses expériences en Amérique Latine, Gaëlle GIFFARD de spécialise dans le commerce équitable et le développement durable. Sa dernière aventure la porte vers le cinéma

TOYONG, L’ENTRE SAISON d’Aurélie MANDON, 51’, 2011, Kanari Films

Résumé / Aurélie, la réalisatrice, est amie avec En-Jung, jeune coréenne doctorante à Seoul. Après deux ans passés en France, En-Jung s’apprête à tirer un trait sur ses souvenirs heureux de l’Occident et son indépendance. Elle espère un travail fixe et honorable. La société coréenne attend d’elle avant tout qu’elle se marie. Aurélie suit En-Jung auprès de son entourage pour comprendre à quel point une tradition confucianiste perdure, régissant encore strictement – mais jusqu’à quand – les relations dans un pays au fait de la modernité. Elle s’interroge aussi sur ses propres aspirations, bousculant ses certitudes sur le féminisme et les cadres de cette société.

Ce portrait intimiste est un angle inédit pour aborder la Corée du Sud, un pays où il serait vulgaire d’être démonstratif, où il faut parler peu et surtout pas de soi.

Bio / Aurélie Mandon concilie marketing free-lance, journalisme et réalisation. Un premier projet de 26 minutes, Shanghai, nouvel eldorado ? , reçoit la bourse Paris Jeunes Aventures en 2007. Elle réalise ensuite trois petits objets multimédias sur New-York avec le Studio Hans Lucas, dans le cadre d’un projet de site de carnets de voyages sonores pour non-voyants soutenu par de nombreuses bourses dont Défi Jeunes. Toyong, l’entre-saison est son premier film documentaire.

FLEURS NOIRES de Batiste Bessette, 35’, 2010, Zeugma Films

La mémoire de la bombe atomique et de ses terribles effets constitue l’identité de la ville de Hiroshima, reconstruite autour du Parc du Mémorial de la Paix. Mais l’herbe a repoussé et le temps a effacé les traces de la désolation atomique. Le long de la rivière, les arbres du jardin Shukkeien traversé par l’écrivain Tamiki Hara le matin du 6 août 1945, semblent se dresser depuis toujours. J’ai filmé quelques fragments des multiples mémoires qui se sont déposées dans la ville.

Bio / Baptiste Bessette travaille à L’Abominable, un laboratoire cinématographique associatif où les cinéastes travaillent en pellicule, il participe à l’Amorce, une coopérative de circulation de films sur DVD, et il a aussi quelques amis qui ne font pas de cinéma. Fleurs noires est son premier film.

LA VIE NE S’ARRETE JAMAIS de Carmen Alix, 40’, 2010, ESAV Toulouse

Résumé / Juillet 2003, ma mère Nicole Alix, réalisatrice de documentaire, apprend qu’elle est atteinte du cancer du sein. Nous décidons ensemble d’en faire un film… J’avais 17 ans.

Carmen Alix / Diplômée d’une licence du spectacle à Montpellier et d’un master professionnel à l’ESAV Toulouse, Carmen Alix pousuit aujourd’hui des projets audiovisuels et tente de se faire une place dans la réalisation documentaire.

LA PLAINE DE SODOME de Yael Perlman, 59’, 2012, Zeugma Films

Résumé / A moins 398m sous le niveau de la mer, frontière Israélo-jordanienne, Neot Hakikar est un village agricole coupé du monde dans la plaine désertique de Sodome. Les propriétaires terriens Israéliens tentent de s’adapter à l’industrialisation et à la globalisation de l’agriculture. Pour compenser le manque de main d’œuvre, ils ont font venir des travailleurs thaïlandais. Interdits de toute installation définitive sur ces terres, ces migrants, hommes et femmes de passage pour cinq ans, se confrontent aux difficultés et aux sacrifices de la condition moderne de l’immigration du travail. Dans ce microcosme surplombé par le Mont Sodome, le croisement entre le mythe ancien, la désillusion du rêve sioniste, et le travailleur invité venu de l’étranger, nous raconte notre histoire contemporaine.

Bio / Après ses études à l’école internationale de théâtre Jacques Lecoq, Yael Perlman se consacre à une recherche sur la nature du geste. Elle fonde avec Maïder Fortuné la compagnie « HEEVEL THEATRE » au sein de laquelle elle expérimente diverses formes théâtrales. Au sortir du studio national d’art contemporain Le Fresnoy, elle développe une pratique artistique à la frontière du cinéma et de l’art contemporain. Yael Perlman combine vidéo et performance, réalise des films et des installations vidéo qui interrogent la narration linéaire en proposant des visions fragmentaires du corps et de l’espace.

Au centre de son travail il y a souvent la question de l’homme dans son rapport entre l’espace intime, privé et l’espace collectif et politique.

LES YEUX FERMÉS de Clément Dorival et Christophe Pons, 59’, 2012, Lieux Fictifs

Résumé / En Islande, à l’approche de Noël, Reykjavík est plongée dans une nuit profonde ; des nuées de bougies illuminent la ville. Dans ce climat étrange et poétique, les défunts tissent des liens avec les vivants. Une jeune femme, Arndis, attend le signe que sa grand-mère lui avait promis. Arnar cherche à retrouver la femme qui l’a aimé. Deux médiums, Skuli et Maggy, les accompagnent dans leurs quêtes. Ce film montre la complicité qui unit les morts aux vivants dans la société islandaise : une alliance où chacun a besoin de l’autre pour exister. A travers leurs dialogues quotidiens et ordinaires, ce film révèle un regard optimiste sur l’au-delà.

Clément Dorival

Réalisateur, Clément Dorival développe une démarche au croisement du cinéma et de la recherche. Il participe au sein de Lieux Fictifs à des ateliers de cinéma dans différents territoires (prison, université…) en France et en Europe. Coordonne l’atelier « Les Spectateurs, Des images en mémoire, des images en miroir » dans le projet Frontières dedans/dehors, présenté pour « Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la Culture ». Les yeux fermés est son premier film.

Christophe Pons

Christophe Pons est éthnologue chargé de recherche au CNRS, membre de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne et européenne comparative à Aix-en-Provence. Il a consacré sa thèse aux relations ordinaires des Islandais avec leurs défunts dans la société contemporaine. Il travaille à présent sur les formes actuelles de l’ascétisme chrétien dans deux sociétés insulaires : Islande et îles Féroé. Les yeux fermés est son premier film.